trouvé sur le site de guts of darkness
L’imagerie offerte par ce digipack extrêmement limité et de surcoît numéroté à quelques centaines d’exemplaires va assurément faire fantasmer un grand nombre de nos lecteurs. Et ils auraient tort de se priver ! Sauf que l’illustration, très gothique dark, ésotérique, limite Giger, ne sert pas les intérêts d’une musique black, fusse-t-elle métal. Cette réédition spéciale propose la redécouverte des deux premiers albums du label suisse indépendant Mensch Music, dirigé par l’artiste Fizzè, un nom qui ne dira absolument rien à personne… Et pourtant, le gaillard, fort d’un bagage culturel imposant qui l’a vu voyager aux quatre coins du globe, fût, si l’on en croit sa bio très détaillée, une des forces vives – quoique souterraine – de la scène alternative suisse du début des années octante. Compagnon de route de Gilles Rieder des Débile Menthol, et avec lesquels il partagea l’affiche à de nombreuses reprises, Fizzè était bien décidé à enregistrer sa propre musique, riches des multiples instruments qu’il n’eut de cesse de collectionner au gré de ses nombreux périples. Autoproduit sur son tout jeune label, “Kulu Hatha Mamnua” a pour l’occasion était complètement remixé, révélant son étonnante modernité, imbibé des cultures du monde, principalement influencé par l’orient, le rapprochant pour la peine du syncrétisme pratiqué par Bryn Jones dans la nébuleuse Muslimgauze. Les amateurs des musiques de traverses noteront au passage deux adaptation de titres signés Marc Hollander (Aksak Maboul) et Lars Hollmer (Samla Mammas Manna). Un choix qui aurait pu paraître évident s’il avait été opéré par Gilles Rieder, batteur de Débile Menthol, pourtant de la partie puisque c’est grâce à la présence de son disque “Manoeuvres d’Automne” que cette réédition sur Mensch peut revendiquer le statut de split album. Les plages écrites par Rieder sont nettement plus obscures et expérimentales, aux atmosphères à la fois nocturnes et marécageuses, pleines d’interventions surprenantes, officialisant une filiation évidente avec son ancien groupe et la mouvance RIO. Présentés sans souci de chronologie, il se dégage à l’écoute des 24 titres de cette sélection une unité de ton emballante qui ne laisse nullement transparaître les cinq années qui séparent en réalité ces deux enregistrements. Un recueil étrange d’histoires ténébreuses que l’on se raconte à la lumière d’une bougie pour gentiment se faire peur et qui séduiront très certainement les amateurs de musique gothique folk. (jeudi 11 novembre 2004)
Je ne connais pas ce disque-là mais on vient de me prêter trois autres opus de Fizzè, qui font partie du “cycle” Peeni Waali, une sorte de reggae expérimental complétement cinglé ou la voix de Lee Scratch Perry croise celles de yodleurs suisses, des instruments mongols, l’esprit du RIO et des pots à lait en guise de percussions… Une fascinante découverte, dans laquelle je trouve tout ce que le reggae “traditionnel” m’apporte trop rarement: l’imagination débridée et la volonté de sortir des sentiers battus… Fizzè est vraiment un artiste à découvrir ! (pour l’anecdote, je précise qu’il joue actuellement au sein du groupe d’Albert Marcoeur)
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